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Allées et venues
Allées et venuesLa fin de l’été s’annonce par des températures plus fraiches. Après un hiver pluvieux et froid, nous avons eu un bel été chaud et sec.
L’occasion de quelques baignades au bord de la mer et de longues siestes à la campagne loin du tumulte des stations estivales et leur cortège de véhicules en tout genre polluant et pétaradant.
Un petit bilan s’impose sur l’évolution de notre entourage, les nouveautés mais aussi les disparitions.
Les Disparitions
ADEO GWENAN DU BREIZ! (Adieu les abeilles noires de Bretagne)
Durant des années, un essaim d’abeilles noires de Bretagne installé dans le conduit d’une cheminée désaffectée vivait en butinant les fleurs des alentours.
Conséquence ou fortuité, ces voisines sont parties sans laisser d’adresse. Sont-ce le manque de pollen du fait de la maladie des châtaigniers qui produisent des chatons stériles et l’annihilation des fleurs mellifères de talus qui les ont fait crever de faim ou bien serait-ce qu’elles ne supportaient plus leur voisinage agressif (insecticide, polluant, frelons, poux …)?
Heureusement, on en aperçoit encore quelques unes dans le Sumac de Virginie qu’elles adorent. Mais où sont-elles cachées ?
Depuis le Samedi 1er septembre, cinq pesticides néonicotinoïdes, réputés nocifs pour les abeilles, ont été interdits en France. Espérons que cela n’aura pas été trop tard pour nos chères butineuses. Peut-être trouverez-vous la réponse prochainement au foyer rural à JUGON ?
Cantharellus (Girole, Chanterelle)
De la famille des Cantharellacées cet excellent champignon a fait un petit retour à l’automne en foret.Il poussait aussi sur les talus du chemin creux communal d’exploitation bordé de châtaigniers qui dessert les fermes. Malheureusement, les talus d’habitude abondamment fleuris ont été ‘entretenus’ à l’aide de désherbant défoliant modificateur endocrinien mettant à nu la terre.
Fini les Poux(Céraiste), les pervenches, les violettes, la véronique, les primevères, l’euphorbe, la mauve et les anémones, la camomille, le lierre terrestre, les capillaires, les nombrils de Venus, les renoncules, les mures, les fraises et la réglisse des bois et les suaves girolles. Les amoureux de l’asphalte et de l’urbanisme ont exprimé ici leur détestation d’une nature incontrôlée.
Plutôt que de composer avec et par manque de courage, ils préfèrent annihiler par le poison tout un biotope sur des mètres carrés communs au risque de s’empoisonner et nous priver ainsi de savoureuses ressources. (snif)
Une seule question demeure : POURQUOI ?
Si vous cherchez une réponse, peut-être la trouverez-vous à Jugon les lacs en rencontrant le 7 décembre ceux qui se posent la même question (voir le lien ci-après).
Frelons asiatiques
L’immense nid de frelons asiatiques qui était à la cime d’un sapin est tombé au printemps. Pas de panique : les frelons asiatiques construisent un nouveau nid tous les ans et meurent dés les premières gelées, sauf les reines qui s’enterrent. Ce nid là était donc vide de tout occupant.
Du coup on n’en a pas vu de l’été. Il faut dire que les pièges à frelons fait avec des bouteilles de plastique ont bien fonctionné. Les reines se sont ruées dedans au printemps attirées par le mélange de miel et vin fait pour les appâter.
Par contre ils restent très présents en ville où ils attaquent régulièrement les ruches citadines.
Les Châtaigniers
Depuis plusieurs années on voit sur les derniers talus bordant les cultures de grands arbres dont la cime complètement dénudée laisse apparaître les branches comme autant de bras levés vers le ciel en geste de profond désespoir.
Cimes de châtaigniers atteints par le champignon l'ENCRE
Ce sont des châtaigniers atteints de l’encre, une maladie due à un champignon qui colonise ses racines. Ces pauvres châtaigniers souffrent en même temps d’une autre maladie, le chancre qui s’attaque à l’écorce. Ces 2 fléaux venant d’ailleurs bloquent la croissance des arbres. Ils dépérissent petit à petit jusqu’à mourir.
Chancre du châtaigner
On pourrait croire que les défoliants et pesticides répandus en masse sur les talus lors des vidanges des épandeurs soient la cause de cette épidémie mais pas uniquement. En effet, bien que de telles pratiques les affaiblissent et parce qu'ils sont peu nombreux à être touchés en dehors de la proximité immédiate de champs cultivés, les spécialistes s’accordent à dire que le tassement par le passage répété des lourdes machines agricoles et l’empierrement des chemins bordés de châtaigniers favorisent la propagation des sporanges du champignon qui s’immiscent par les eaux de ruissellement.
Effet du champignon l'ENCRE sur des coupes de bois de châtaignier
Nul doute que le charme du chemin communal d’accès sous le couvert des frondaisons des arbres séculaires va disparaître et le risque de pathologie cancéreuse augmenter si l’idée de le goudronner aux frais des contribuables traverse notre génial esprit. A l’heure où les autorités de santé émettent l’hypothèse d’une interdiction du bitume au même titre que l’amiante et où on voit la fin du diesel, les générations futures (enfants et petits enfants) devenues stériles et malformées se demanderont si nos cellules grises n’ont pas été aussi goudronnées.
Il faut à terme abattre ces arbres dont le bois est malgré tout exploitable quoique déprécié. Sur les bordures de champs, les jeunes arbres et les repousses spécifiques aux châtaigniers pourront être conservés mais régulièrement rabattus. Il est pratiquement impossible de replanter des arbres de la même espèce sans qu’ils soient à nouveau contaminés.
Mais qui est susceptible d’indemniser pour ces irrémédiables dégâts ? Demandeur ou collectivité ?
Vanessa Cardui
Qui est cette Vanessa ? Il s’agit d’un splendide papillon qu’on appelle aussi « Belle Dame » qui remonte du sud et qu’on voit en masse sur les Erigerons qui fleurissent tout l’été.
Leur nombre allait déclinant et cette année : rien, oualou, mann ebet. Faut-il rentrer Vanessa au musée ?
Ca serait dommage car ce papillon pond ses œufs sur les chardons (une plante « nuisible » que certains détestent) qui donnent de jolies chenilles qui dévorent la plante avant de se transformer en gracile éventail (d’où son nom Cardui qui signifie chardon).
Bon, ben… nous voilà avec des chardons en plus ! C’est ballot.
Les Apparitions
Orchidée (Epipactis helléborine)
Il y a belle lurette que les orchidées sauvages ont disparues dans le parc. On pouvait voir des PENTECOTES (Orchis Anacamptis pyramidalis) au mois de juin dans les prairies. En Mayenne, le bord des routes se couvrent de ces odorantes fleurs dés le début du printemps.
Et voici qu’une orchidée Helleborine s’est installée dans la pelouse à mi ombre. Vite, il a fallu protéger cette nouvelle invitée en délimitant son territoire par quelques tuteurs en noisetier afin qu’elles ne finissent pas sous les roues d’un tracteur.
Les activités humaines sont en grande partie responsables de la disparition des orchidées : raréfaction des milieux ouverts (prairies), fauchage précoce et désherbage des talus, anéantissement des insectes pollinisateurs, drainage, monoculture.
Mouches
Avec le soleil sont apparus des nuages de mouches venues de je-ne-sais-où.
Elles se rassemblent sur les surfaces les plus exposées au soleil, toutes rigoureusement semblables, tels des clones miniaturisés de 2 à 3 millimètres fraichement sortis d’un laboratoire.
Il s’agit de mouches de lisier et il parait que ça se vend pour lutter « biologiquement » contre les grosses mouches à M…. car elles sont prédatrices de ces dernières. On remplace les grosses mouches par des plus petites : ca tient moins de place… + petites = plus pratiques !
Un conseil : fermer la bouche pendant la sieste.
Pics
Le bruyant pic vert vient régulièrement se gaver de fourmis, mais cette année, il est venu accompagné de ses cousins :
Pic épeiche
Des trous bien ronds dans les branches mortes des chênes, un bruit de crécelle et quelques cris aigus faisaient soupçonner sa présence. Enfin il est apparu à découvert attiré par une fourmilière établie dans la cour. Le pic épeiche est à peine plus gros qu’un merle et aime le bois mort. Ici, avec les arbres malades il a de quoi faire.
Pic Mar
On dirait un pic épeiche miniature sauf qu’il a un petit bonnet rouge au sommet du crane. Probablement intéressé par les insectes du cerisier, il est venu nous rendre une petite visite et voir la tête que nous avions.
A suivre ….
Tags : chataigner, frelons, venus, nid, fleurs, talus, encre, chancre, vanessa, coquelicots, defoliant, encre, chancre, goudron, endocrinien
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