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L'été au jardin
Le chemin qui mène au jardin est bordé de chênes centenaires. La lumière du soleil filtre en longues raies à travers la voûte formée par le feuillage des hautes branches de ces arbres majestueux. L’herbe y est toujours verte et rase. De petits buissons taillés bordent l’allée.
On y trouve quantités de choses :
Ca va du sac poubelle aux cannettes de bière en passant par des sacs plastics, boites de conserves, poubelles renversées et papiers gras. Et voici que, régulièrement, ce lieu sert de toilettes publiques.
Sans doute inspiré par l’air ambiant des jours d’épandage un écologiste a t il voulu participer par son effort au retour à un écosystème primitif et improbable en dispersant généreusement ses flux féconds agrémentés de cellulose ouatée dans ce lieu idyllique.
Un autre "jeu" consiste à utliser les poubelles des voisins car sans doute trop fatigué ou honteux de son état pour sortir la sienne et de la "blinder" de sacs bourrés de matiéres plus ou moins en décompostion au point qu'on ne peut même plus la fermer.
Mais laissons-là l'ethologie de la faune endémique ou migratoire et les coprophages jouer avec leurs fèces, puis, après avoir enjambé les immondices, voyons ce que Dame Nature nous a donné cet été.
Malheureusement, après un printemps froid et humide et un début d’été de la même veine, la nature a pris un retard considérable ce qui a entrainé une floraison très étagée.
Il faut dire que les jours de chaleur sont peu fréquents dans notre coin. Les statistiques démontrent qu’il y a qu’au maximum à peine 5 jours par an de chaleur au delà de 30°. Les jours au dessus de 25° sont eux au nombre d’une vingtaine et, de toute façon sont majoritairement situés en dehors des périodes estivales.
En revanche, les écarts sont de peu d’amplitude (de 10 à 20 jours de gelée) et les températures positives l’emportent très largement sur les négatives. C’est ce qu’on appelle un climat « doux »…
Si vous venez nous voir, oubliez la valise légère avec juste un maillot et un Tee-shirt. Prévoyez plutôt du rechange et un masque à gaz.
Les maladies comme le mildiou et l’oïdium ont trouvé un terrain favorable avec l’humidité et empêché une belle floraison qui aurait attiré de nombreux insectes.
Néanmoins, nous avons pu voir notre petit lézard des murailles sortir de son trou dans le mur pour nous saluer. Ce petit reptile semble apprécier la compagnie et n’hésite pas à pointer sa jolie tête et à vous observer. Plus rapide que l’éclair, il disparaît dans un souffle dés qu’il perçoit un mouvement d’ombre un peu rapide.
D'autres paisibles locataires sont venus agrémenter notre séjour, faire quelques trous et brouter les jeunes pousses au grand dam du jardinier qui voudrait bien en faire une savoureuse terrine...
... ou bien de parer son chapeau de quelques jolies et longues plumes.
Les INSECTES.
Tous les papillons n’ont pas été observables et particulièrement les VANESSA CARDUI (ou Belle Dame) ont brillé par leur absence.
Ce magnifique papillon n’apparaît jamais seul. Ils sont généralement tout une bande autour des érigerons.
Ce sont des grands migrateurs qui viennent parfois d’au-delà de nos frontières, poussés par les courants chauds. Leur invasion en nombre dépend des années. En 2009, ils étaient présents dés le mois de Juin et nous ont enchanté tout l’été.
Par contre, parmi les fidèles au poste, le Vulcain se montre dés les prémisses de l’été. Il faut dire qu’il passe l’hiver chez nous.
Tout comme le Vulcain, le Paon du jour est ici chez lui. On peut l’observer tard dans la saison car il adore le jus des pommes.
Un autre hote du .jardin se nomme Robert le Diable. Est-ce son régime alimentaire basé sur les charognes et les excréments qui lui a valu son nom ? Dés les premières et timides chaleurs du printemps, il se met en quête de sa sinistre pitance.
Vanessa, Vulcain et Robert se multiplient sur les orties. Si vous voulez enchanter votre jardin de leurs belles couleurs, gardez un mètre carré de ces plantes urticantes qui feront par ailleurs un excellent engrais.
Tard dans la saison, l’unique Citron illuminera de son jaune éclatant vos haies et plantes bandes.
Champion de intempéries, le Tircis vole parfois jusqu’en décembre.
Amoureux de votre pelouse, il s’y multiplie en plusieurs générations par an.
Autre papillon commun, l’Amarylis à la livrée discrète virevolte en couple.
Il adore la menthe et les plantes aromatiques en général.
Le Myrtil ressemble beaucoup à l’Amarylis et est tout aussi commun. Les fleurs sont son seul intérêt.
Européen, l’Ecaille Chinée est un migrateur très présent au jardin. Sa livrée façon « peau de zébre » cache des ailes et un corps rouge vif visible à l’envol.
Noir et Blanc : forcement ce papillon s’appelle le Demi-deuil. Il pourrait s’appeler tout aussi bien GWEN HA DU puisqu’il est de même couleur que le drapeau Breton.
Blanc comme neige, voici la Piéride du navet, amatrice du légume ainsi nommé.
Sa cousine, la Piéride du Chou se distingue de la première par une tache noire sur ses ailes.
Enfin, le seigneur de nos papillons : j’ai nommé le Machaon. Très grand papillon, le plus grand des papillons de jour. Il est rare de le voir par ici. Sauf qu’il est raide-dingue de Fenouil. Alors il est plus présent sur la cote où cette plante abonde.
D'autres insectes récoltent le nectar des fleurs et sont indispensables à leur reproduction. Ce sont les BUTINEURS.
Ils se différencient des papillons par seulement une paire d'ailes qui les rend plus agiles et rapides.
Dans cette famille on reconnaitra facilement l'infatigable compagnon des fleurs, le BOURDON.
Tout aussi connue mais plus discrette, la SYRPHE s'enivre du parfum des fleurs.
La MOUCHE VERTE vrombit sur les carottes sauvages en captant la lumiere sur sa carapace d'un vert métallique.
Parfois un être étrange apparait comme ce CAPRICORNE aux antennes démesurées, grand amateur de chênes dont la larve creuse des tunnels dans les troncs.
Plus rassurant, le CRIQUET emplit les surfaces herbeuses de son chant régulier en frottant ses élytres.Chut! Ne pas déranger... Les LEPTURES ont choisi le douillet matelas parfumé des camomilles pour se faire un câlin.
Rien d'extraordinaire à découvrir ces petites bêtes dans un jardin, c'est même plutôt commun. On en trouve d'ailleurs les images dans tous le sites et blogs traitant du sujet. Si vous avez un peu de temps, amusez vous à les chercher où que vous soyez et vous verrez que vous les trouverez facilement.
Les fleurs vues par un Mulot
La vision que nous avons de la nature qui nous entoure se situe à plus d’un mètre du sol. Pour pouvoir observer en détail une fleur, nous devons faire l’effort de nous courber ou de nous agenouiller.
Et si par la malice d’un Korrigan nous étions réduit à la grosseur d’un mulot ? Voila ce que nous verrions : Des herbes et des fleurs de la grandeur d’un arbre, une jungle extraordinaire et colorée.
Nous pourrions escalader les fleurs de DIGITALE jusqu’aux nuages.
Les étamines ébouriffées du MILLEPERTUIS laisseraient sur nous l’or de leur pollen.
La lumière filtrant à travers les pétales des ROSES TREMIERES nous feraient voir la vie en rose, comme sous un parasol de la même couleur.
Nous traverserions une cathédrale de BOURRACHE où les bleus des floraisons sont plus improbables que ceux des vitraux de Chartres.
A l’ombre des HORTENSIAS, nous ferions la sieste sous les graciles et élégants PETITS GLAÏEULS oscillant sous la brise.
Après ce court moment de répit, notre course reprendrait sous les PHACELIES.
Puis, à l’entrée d’une clairière, nous lèverions le museau pour vérifier l’état des fleurs de LIN dans l’espoir de voir mûrir leurs délicieuses graines.
Discrètement, nous longerions les bordures d' ESCHOLTZIAS et leurs longs fourreaux à graines …
… en passant un peu plus loin sous les graciles ombrelles des CAROTTES SAUVAGES ...
... pour rejoindre notre petit trou dans le vieux mur, bien caché sous les MARGUERITES DU CAP.
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Tags : papillon, insectes, jardin, fleurs, grand, hortensia, machaon
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