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Bruits
BRUIT
Appli "SONOMETRE" dans google play
Quand on parle de nuisances sonores, on imagine souvent l’environnement urbain avec ses voitures, ses travaux, sa foule, ses transports. Cependant la nature peut être aussi très bruyante : le vent, une cascade, la mer et ses vagues, les animaux couvrent parfois la rumeur générée par l’activité humaine.
La conséquence de ces bruits sur notre santé sont une altération de notre perception voire une surdité mais aussi un stress pouvant causer des maladies cardio-vasculaires (infarctus) et psychiques entraînant des troubles du comportement.
La force du bruit se mesure en décibels. Le seuils de dangerosité du bruit est de 90 dbs (décibels).
Une explosion par exemple atteint bien plus de 100 dbs et un haut parleur de sonorisation plus de 120 dbs. A ce niveau, la pression de l’air est telle qu’elle vous détruit les tympans.
Mais le bruit répété d’une goutte d’eau fuyant d’un robinet défectueux alors que l’environnement est silencieux, le chant d’un coq ou d’oiseaux tôt le matin ou la nuit génère souvent une angoisse ou un énervement incontrôlé alors qu’il très faible.
Meuh, coin-coin, bèèèèeee, cot-cot-cot-cot-codec, cocorico!!!
L’actualité est pleine de faits divers concernant des procès pour nuisances à cause d’un coq, de vaches mais aussi empoisonnement d’animaux ou de sabotage d’installations sonores faites par des personnes fragilisées par un bruit envahissant.
Plus simplement, le grondement d’un orage lointain, le sifflement discret d’un serpent ou le bourdonnement d’une guêpe nous stresse parfois autant que la détonation d’un pot d’échappement mal réglé. Nous associons ces bruits à un danger immédiat comme le faisaient nos lointains ancêtres pour leur survie.
Té Zoù !!!! (en Gallo) Da veg !!! (en Breton) Ta gueule (en Français)
Du coup, on recherche à se protéger de ces ondes nuisibles. On équipe nos maisons neuves de doubles vitrages très efficaces, de murs anti-bruit. On crée des normes pour les moteurs et on indemnise les riverains des aéroports et des centrales bruyantes. On s’isole, on s’enferme et à la fin, on entend plus que soi.
Mais qu’en est-il de notre cadre de vie ? Pour cela nous avons téléchargé une application mesurant les décibels de notre environnement pour en connaître les résultats.
Bruit de fond
La première constatation est que, malgré l’isolement de la maison en plein champ, la circulation continue sur l’autoroute située à un peu-près 1 km dans sa partie découverte (500 mètres derrière le talus de la voie ferrée) dégage un bruit de fond de plus de 30 décibels et quelques pointes au-delà avec un vent venant de son tracé. En effet, le vent joue un rôle crucial dans la propagation des ondes sonores : un vent contraire réduit considérablement la nuisance au point de la faire presque disparaître suivant sa force.
Une façade ou un mur face au vent réfléchit, voire amplifie les ondes sonores transportées par les mouvements d’air. C’est pourquoi on entend très distinctement les bruits des moteurs et celui plus important du frottement des pneus sur le bitume ainsi que le sifflement de l’air sur les carrosseries au pied des habitations et plus encore dans les étages face à leur source alors qu’ils disparaissent à l’arrière de celles-ci.
Nationale 12 à hauteur de Dolo
D’où l’importance de végétaliser les cotés des grandes voies à l approche des zones habitées car le bruit est alors considérablement atténué par le mur formé par les branches et les feuillages. A l’évidence, l’élimination systématique des arbres de bordures de champs à augmenté ce phénomène sonore de ce coin autrefois plus tranquille… Pour comparaison, la mesure faite en pleine forêt de Plédéliac un jour sans vent est entre 3 et 6 décibels (10 fois moins).
Get out there !
Avions passant à la verticale de la maison en une journée
Depuis plusieurs années, nous voyons de grandes traînées blanches dans le ciel au-dessus de nos têtes. C’est la vapeur d’eau rejetée par les réacteurs des avions de vols commerciaux. Pas de chance, les lignes vers l’ouest et le sud se croisent pile-poil au-dessus de la maison. Heureusement, ils volent à haute altitude. Mais bon, le roulement infernal émis par 2 ou 4 réacteurs s’entend parfaitement au sol, fussent-ils à 8 000 mètres d’altitude. Mesure moyenne: 20 dbs et ce plus d’une vingtaine de fois par jour.
Séquences
A 300 mètres, il y a la voie de chemin de fer Rennes-Brest coupant la vallée sur une butte. Le crissement des roues métalliques sur les rails et l’entrechoc des wagons lancés à pleine vitesse dépassent largement les 90 dbs quand on est a proximité immédiate. La palme sonore revient aux TGV suivis par les interminables convois de marchandises et enfin, moins d’une dizaine de fois par jour, les discrets TER.
Ligne TGV vers Plénée et en gare de RENNES
La mesure est au-dessus de celle de l’autoroute (+5dbs) mais l’espacement entre chaque évènement et leur régularité fait de ce bruit qu’il n’est pas agressif et jadis comme maintenant rythme la journée (tiens v’la eul train du saïlle:l’est 18 heures tantôt bond’là).
C'est pas toujours facile d'être discret...
Le car de ramassage scolaire, l’arrivée des ouvriers le matin sur de grosses motos, la camionnette de la poste sont des sons puissants mais maîtrisés, voire attendus et très limités dans le temps. Un peu a l’image d’une horloge, on remarque plutôt l’absence de tic-tacs et de sonnerie que la régularité du mécanisme.
Aléatoire
L’inattendu par effet de surprise cause un grand stress surtout quand il est sonore. On a beau connaître et prévoir, comme par exemple le tonnerre après l’éclair lors d’un orage, les conséquences seront toujours les mêmes: un désagréable sentiment d’agression et des réflexes de protection.
Et si tout cela devenait silencieux?
Les chantiers, l’activité agricole et militaire, les manifestations connus et prévus ne suivent pas un calendrier précis et réservent une quantité non négligeable de nuisances sonores inhabituelles qui va du cri animal aux quintes du moteur des machines en passant par le tonnerre roulant des avions à réaction (plus de 120 décibels). C’est usant bien qu’on comprenne que cela est nécessaire.
Ainsi, le calme de la campagne n’est pas celui qu’on s’imagine. Impossible d’échapper aux nuisances sonores. Cependant, en dehors des sonorités naturelles, c’est à chacun de s’adapter et, individus et sociétés, de limiter au MAXIMUM les effets désagréables de sa sonorité. Dorénavant, il faut bien choisir son endroit et ne pas écouter les belles promesses de tranquillité.
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Commentaires
Bonjour Yves, j'adore cette analyse sur les bruits! Tout à fait d'accord! Je vois que tu es toujours éclectique dans les sujets qui te passionnent. Nous nous sommes connus à la CGR Mev (si c'est bien toi mais je pense que oui), je t'ai laissé mes coordonnées mail sur le blog et t'ai invité sur "fessebook" si tu souhaites me recontacter. A bientôt je l'espère François